De la Roumanie on ne connaît plus aujourd'hui que les enfants des rues et la mort en direct des Ceausescu. Que ces immeubles gris qui ont remplacé des bijoux d'architecture. Mais avant l'arrivée de la peste rouge chez nous, La Roumanie était le pays de l'effervescence culturelle, et Bucarest - "le petit Paris"- le rendez-vous de grands intellectuels européens. Mais du Bucarest de l'entre deux guerres je vous parlerai une autre fois. Ce matin, entre ma petite dernière, les courses et le déjeuner j'ai une petite demi heure pour vous parler de quelques écrivains d'origine roumaine qui ont amené chez vous un peu de notre pays. Ou non, je vais faire ma fière et laisser d’Ormesson parler pour moi de l’allégresse et du désespoir roumain:
« Nous devons beaucoup aux Roumains. Ils ne nous ont pas seulement fourni avec generosité en actrices ou en sculpteurs : un Brancusi, une Elvire Popesco, à l’accent inoubliable dans les chefs d’œuvre de Robert de Flers et d’Arman de Caillavet (…). Ils nous ont donné aussi quelques-uns des meilleurs artisans de notre langue qu’ils connaissaient mieux que nous et qu’ils aimaient autant que nous : Mme de Noailles, née Brancovan; tous les Bibesco, si chers à Marcel Proust; dans un genre assez différent, Tristan Tzara, le fondateur de Dada: Panaït Istrati, un romancier de l'aventure, auteur de Kyra Kiralina; et surtout les trois amis qu'on voit ensemble sur des photographies et qui illustrent avec éclat la littérature française d'après la Deuxième Guerre mondiale: Mircea Eliade, romancier, mythologue, historien des religions; Eugène Ionesco, être lunaire et exquis qui bouleverse, avec Beckett, le théâtre contemporain et dont La Cantatrice chauve ou Les Chaises n'ont jamais cessé d'être à l'affiche quelque part pendant un quart de siècle; et puis Cioran, qui s'appelait Cioranescu et dont le prénom, Emile, s'est perdu en cours de route, comme celui d'Ionesco (...)". (extrait de "Une autre histoire de la litterature française", Jean d'Ormesson, Nil éditions, 1998)
S’il y en a un que vous devrez découvrir, choisissez Mircea Eliade, « Le roman de l’adolescent myope » par exemple, les « mémoires » du jeune Eliade dans un Bucarest des arts et des lettres. Ou «La nuit bengali (Maitreyi)» cette magnifique histoire d’amour de son voyage initiatique en Inde. Son œuvre (assez peu connue en France car il a beaucoup vécu aux Etats Unis) est fabuleuse. Mais si vous voulez connaître la Roumanie ne vous aventurez pas sur les chemins du sacre et du profane du professeur des religions à l’Université de Chicago, choisissez plutôt les romans et nouvelles du Bucarest de sa jeunesse.
Et, vite, avant que je file faire mes courses (vive la mère aux 100 métiers !…), deux autres auteurs que vous allez sûrement aimer : Virgil Gheorghiu, sa « 25 ème heure » et ses « Mémoires » de jeune marié fuyant la peste rouge à travers une Europe en feu, et
mon amie Gabriela Adamesteanu, journaliste roumaine et figure de l’intelligentsia roumaine post Ceausescu, publiée l’année dernière par Gallimard ( « Une matinée perdue « , la matinée perdue de la Roumanie..).
Là, je dois vraiment filer. Je vous laisse lire deux articles du Figaro et de "Lire" sur Gabriela. Si vous avez des messages à lui faire passer, n'hésitez pas, je servirai de facteur. Bon week end!
«J'avais trente-trois ans et je vivais au pays de Big Brotherescu», se souvient Gabriela Adamesteanu, née en 1942. Refusant de se plier à la norme du réalisme socialiste de son pays, elle a longtemps différé son entrée en littérature, mais celle-ci a été tonitruante : son premier roman est chaudement accueilli en 1975, mais le véritable événement pour la romancière et pour les lettres roumaines est Une matinée perdue, qui devient un livre culte dès sa sortie, en 1985... "
Clémence Boulouque - Le Figaro du 24 novembre 2005
Adamesteanu, la romancière qui lit dans les cœurs
par André Clavel
Lire, novembre 2005
La Roumanie est la terre de Dracula, et ses écrivains furent longtemps vampirisés par l'hydre soviétique. Aujourd'hui, le cauchemar a pris fin mais la littérature roumaine reste une recluse: boudée par l'Occident, condamnée à un étrange embargo, elle est une sorte de belle inconnue que l'on entend à peine murmurer... C'est donc un bonheur de découvrir Gabriela Adamesteanu, publiée pour la première fois en France. Née en 1942, fille d'un pasteur de la plaine danubienne, traductrice de Maupassant et rédactrice en chef d'un hebdomadaire de Bucarest, elle a grandi dans une famille d'intellectuels, à l'époque où les écrivains ne pouvaient s'exprimer que s'ils trempaient leur plume dans l'encre croupie du réalisme socialiste. Gabriela Adamesteanu y était allergique, et elle dut attendre la trentaine pour publier son premier roman, en 1975. Dix ans plus tard, aux heures les plus sombres de la dictature, elle eut le culot de mettre le feu aux poudres avec cette Matinée perdue, remarquablement traduite en français mais avec deux décennies de retard.
La matinée en question, on s'en doute, est un symbole, un bien douloureux symbole: celui de la Roumanie sacrifiée, durant tout un siècle, sur le sanglant autel des guerres puis du communisme. Ces spectres sinistres hantent la romancière, mais elle ne cesse de les embrocher en déchaînant la sarabande d'une écriture truculente, endiablée, célinienne, qui réinvente le parler populaire et le lyrisme de la rue dans un pays où la langue de bois servit de cercueil à l'imagination: si Vica, l'héroïne de Gabriela Adamesteanu, est une femme libre, c'est d'abord parce qu'elle jacte comme Bardamu... A plus de 70 ans, cette éternelle bûcheuse, qui s'est usée «en essuyant les paillassons des autres», a assisté à tous les cataclysmes d'une époque fertile en trahisons, et elle en sait tant sur les humains qu'elle «pourrait ouvrir une école, l'école de la vie». Alors, elle raconte, raconte, et raconte encore. On remonte à son adolescence, lorsqu'elle perdit sa mère et qu'elle dut élever, seule, une ribambelle de frères. Puis vinrent les guerres, le tragique dépeçage de la Roumanie et l'interminable hiver de la dictature. Pour Vica, la Cendrillon égarée au pays des Soviets, il fallut tout simplement survivre, les pieds enchaînés au boulet de la misère.
Mais si cette intarissable râleuse a la langue bien pendue, elle sait aussi écouter les autres et cela nous vaut une noria de portraits magnifiques. Mme Ioaniu, une «dame de la haute» qui fut spoliée par les communistes et qui se ratatine peu à peu dans son appartement de Bucarest, «perchée sur des coussins comme le roi Pétaud». Sa fille Ivona, un feu follet qui ne cesse d'écumer les rues de la ville, «à croire qu'on lui a fourré un piment dans le trou de balle». Son gendre Niki, toujours à courir la gourgandine. Sa sœur Margot, harcelée par les sbires de la Securitate. Et ses deux maris, eux aussi traqués par les cocos. D'un personnage à l'autre, de la Première Guerre mondiale à la période stalinienne, d'un champ de bataille aux cachots où croupissent les prisonniers politiques, c'est l'Histoire en manteau rouge et noir qui défile dans cette «matinée» à tout jamais perdue.
«Je crois que l'humanité retourne à la barbarie», lance Gabriela Adamesteanu qui, entre les multiples scènes de son kaléidoscope, signe un terrible réquisitoire contre le communisme. «La plus machiavélique de ses inventions, fulmine-t-elle, c'est d'avoir fait de chacun un suspect, de nous faire douter les uns des autres.» Et, plus loin: «Si on n'écrit pas selon leur censure des pages sur le Parti et la classe ouvrière, pas moyen d'être édité.» Mais la romancière n'est pas plus tendre avec ce qu'elle nomme cruellement les «tares» nationales. «Ici, en Roumanie, ajoute-t-elle, personne n'acceptera de créditer son prochain d'un sentiment généreux, d'une action désintéressée. Car dans ce pays, les honnêtes gens ignorent aussi bien la solidarité que la courtoisie.» C'est dire que cette Matinée perdue fait mal: un impitoyable brûlot, attisé par le souffle magistral d'une prose incendiaire.
A partir du 15/11 à Lyon.
Commentaires
Réponse Gilles Cohen Solal, éditions Héloïse d'Ormesson:
Bonjour,
mes réponses sont en rose, je suis de bonne humeur!
LES QUATRE LIVRES DE MON ENFANCE...
Ivanhöé de Walter Scott
20,000 lieues sous les mers de Jules Verne
Les Trois Mouquetaires d'Alexandre Dumas
La biographie de Napoléon Bonaparte par Jacques Ba(i(nville
Astérix et Cléopâtre de René Goscinny et Albert Uderzo
QUATRE ECRIVAINS QUE JE LIRAI ET RELIRAI ENCORE
Frederic Dard
Dostoïevski
Victor Hugo
Cioran
LES QUATRE AUTEURS QUE JE N'ACHETERAI (OU) N'EMPRUNTERAI JAMAIS PLUS
Florian Zeller
Christian-Jacq
Marc-Édouard Nabe
Renaud Camus
QUATRE BOUQUINS QUE J'EMPORTERAIS SUR MON ILE DESERTE
La légende des siècles
Les Frères Karamazov
Le journal d'un séducteur
Tout Cioran
Tout San-Antonio
LES QUATRE PREMIERS LIVRES DE MA LISTE A LIRE
Un Roman Russe d'Emmanuel Carrère
La Belle Vie de Jay McInerney
L'innocence de Tracy Chevalier
La Maison du Retour de jean Paul Kauffmann
LA DERNIERE PHRASE D'UN DE MES LIVRES PREFERES
Ici,rien.
Genèse 0 de Isabelle Nicou éditions de la Différence
Cordialement,
Ecrit par : Gilles Cohen Solal | 29.04.2007
Réponses Tabula Rasa:
Bonjour,
Voilà mes réponses:
Je vais les mettre sur mon blog aussi. Je me suis bien amusé à le faire.
LES QUATRE LIVRES DE MON ENFANCE...
« L'aiguille creuse » de Maurice Leblanc
« Les aventures de Tom Sawyer » de Mark Twain
« Le petit vampire au val des Soupirs » de Angela Sommer-Bodenburg
« La ligue des rouquins » de Arthur Conan-Doyle
QUATRE ECRIVAINS QUE JE LIRAI ET RELIRAI ENCORE
Yukio Mishima
Thomas Pynchon
Roberto Bolaño
William Gaddis
LES QUATRE AUTEURS QUE JE N'ACHETERAI (OU) N'EMPRUNTERAI JAMAIS PLUS
Frédéric Beigbeder
Amélie Nothomb
Paul Auster
Jay McInerney
(Les deux premiers sont des cas facile à expliquer : voilà le sommet de la non-écriture, de celle que j'ai entrevue pendant un laps de temps déjà trop long et qui m'a filé un mal de tête épouvantable. Auster, parce que voilà un écrivain terriblement surestimé qui m'a toujours ennuyé à un point incroyable. McInerney parce que je me fais chaque fois avoir par ses histoires avant de me demander pourquoi…)
QUATRE BOUQUINS QUE J'EMPORTERAIS SUR MON ILE DESERTE
« Le marin rejeté par la mer » de Yukio Mishima
« Une histoire vieille comme la pluie » de Saneh Sangsuk
« The recognitions » de William Gaddis
« Les détectives sauvages » de Roberto Bola ño
(Autant dire que je vais broyer du noir, sur mon île)
LES QUATRE PREMIERS LIVRES DE MA LISTE A LIRE
« The MacGuffin » de Stanley Elkin
« The raw shark texts » de Steven Hall
« Le coeur de pierre » de Arno Schmidt
« Black Box Beatles » de Claro
LA DERNIERE PHRASE D'UN DE MES LIVRES PREFERES
« They fly toward grace » (« Against the day » de Thomas Pynchon)
Ecrit par : Fausto | 29.04.2007
Réponses de David Abiker:
LES QUATRE LIVRES DE MON ENFANCE...
Le Pays bleu, un livre de lecture pour enfant du primaire que j'ai trimballé dans mes cartons des années. Je l'ai ramassé dans la poubelle des voisins que mes parents avaient à Courbevoie en 1975 (j'avais 6 ans) et je l'ai perdu à Marseille, à la fin des années 80. Il y a eu aussi le Petit Prince,
en livre mais surtout son enregistrement en K7, par Jean-Louis Trintignant, bien plus émouvant, à mon avis que celui de Gérard Philippe. C'était
enregistré chez Philips, j'ai perdu la K7 également. Je me souviens aussi de la série La vie des hommes, au temps du moyen âge. J'étais passionné par les chevaliers et tout ce qu'il y avait autour. Les disques audio ont également
beaucoup compté dans mon enfance. Il y avait à cette époque beaucoup de maison de disque qui enregistrait des contes pour enfant avec de très grands comédiens. Aujourd'hui un disque pour enfant sur deux est un produit dérivé et les maisons de disque ont fermé. Je recommande à vos lecteurs la réédition chez Universal du catalogue Petit Ménestrel sur la vie des grands
musiciens. Vivaldi par François Perrier, Mozart par Gérard Philippe, les Frères Strauss par jean Rochefort. Un trésor inestimable. J'allais oublier,
dans un autre genre, toute la collection Strange chez Marvel avec en tête de liste les aventures de Spider-Man. Idole absolue dont j'ai un buste dans mon bureau acheté à New York il y a 6 ans. Voilà pour mon panthéon de gamin.
QUATRE ECRIVAINS QUE JE LIRAI ET RELIRAI ENCORE
Je ne relis jamais les livres ou alors par erreur. Donc je vous parlerai d'écrivains que je n'ai jamais lu et qui me font envie. Je n'ai rien lu de Zola (si si). Rien d'Hemingway (et si). Rien de Duras et rien des auteurs français d'aujourd'hui.
LES QUATRE AUTEURS QUE JE N'ACHETERAI (OU) N'EMPRUNTERAI JAMAIS PLUS
Une fois on m'a recommandé Marc Lévy, une ami proche en plus. j'ai arrêté à la moitié. Je ne comprenais pas. Je suis rarement déçu par les livres que j'achète. Je n'aime pas Angot mais je la lis, sans doute pour me prouver à quel point je ne l'aime pas. En vérité comme toujours avec Angot, la détestation que je peux en avoir est assez suspecte. Sinon, il y a pas mal de jeunes auteurs français dont les écrits sont essentiellement tournés vers cette période qu'on appelle le cap de la trentaine. Ils m'agacent prodigieusement, sans doute parce que je dois leur ressembler un peu.
Heureusement, dans deux ans j'aurais quitté la famille des trentenaires geignards.
QUATRE BOUQUINS QUE J'EMPORTERAIS SUR MON ILE DESERTE
L'amour conjugal d'Alberto Moravia.
La nouvelle de Philip Roth Goodbye Colombus tiré du recueil de nouvelles du même nom.
Mon chien stupide ou Les Compagnons de la grappe de John Fante.
Robinson ou les limbes du pacifique de Michel Tournier, pour des raisons qui me paraissent évidentes, vu le contexte.
LES QUATRE PREMIERS LIVRES DE MA LISTE A LIRE
En ce moment je finis Petits conseils de Laurent Mauduit sur le capitalisme français à la sauce Alain Minc, je vais attaquer La malédiction d'Edgar
Hoover de Marc Dugain.
J'ai lu le jour où je vous ai rencontré le très beau
livre de Lisa Barel l'Everest au plafond. Je l'ai lu à côté d'elle. C'est un privilège de lire un livre qu'on aime à côté de l'auteur. C'était au Printemps du llivre de Montaigu où je vous ai rencontrée Aïda. Sinon, je vais sans doute lire les Bienveillantes ou peut-être des biographies historiques, j'adore les bio de rois et de reines.
LA DERNIERE PHRASE D'UN DE MES LIVRES PREFERES (ou d'un livre que vous avez
écrit)
Désolé Aïda, mais là, je suis sec.... Je n'ai pas de livre de chevêt, je ne relis aucun livre et je ne connais aucun extrait de littérature par coeur.
A part celui-ci qu'un des mes profs de français nous a commenté un jour pour nous expliquer qu'il permettait de saisir la musique des mots dans le
théâtre classique français. Il s'appelait Monsieur Bruno (le prof). Je pense qu'il est vieux ou mort aujourd'hui. Un prof hors normes que j'ai eu en 5e.
Je n'ai retenu que ça et ce n'est pas à la fin, c'est au milieu de l'oeuvre en question. C'est dans le Cid. Il y a un type qui dit ça : "les maures et
la mer montent jusques au port". Le prof nous a dit qu'en même temps que Corneille expliquait avec des mots que les maures et la mer montaient
jusques au port, et bien la musique des mots qui montait puis descendait en tonalité racontait la même chose tout en sonorité. Voilà, c'est tout ce que j'ai retenu du cours de français de cette période. Je n'ai retenu que ce passage. Je vous le cite en entier, je crois que ça confirme que le prof
avait raison.
"Cette obscure clarté qui tombe des étoiles / Enfin avec le flux nous fait
voir trente voiles ; / L'onde s'enfle dessous, et d'un commun effort / Les
Maures et la mer montent jusques au port".
Aïda, apprenez ça par coeur, fermez les yeux, vous voyez la mer dans l'obscurité qui se soulève en cadence et les maures qui débarquent dans un
silence d'une immense gravité. C'est sublime. On peut pas faire mieux, je crois.
Ecrit par : DAVID ABIKER | 30.04.2007
Réponse de Florence Trocmé, journaliste littéraire, créatrice du site Poezibao.com, journal permanent de la poésie
Les quatre livres de mon enfance...
Le Larousse illustré pour les enfants, emporté vers 6 ans lors d’un séjour pas du tout souhaité en « home d’enfants », où je fus malade, où je connus un cafard noir dont ce livre m’a en partie sortie. De là sans doute ma passion du livre et la nécessité d’avoir toujours des valises de livres avec moi en vacances !
Les merveilleux livres d’un auteur très oublié aujourd’hui, Trilby. Des titres : Pauvre petit Monsieur Vincent, Dadou gosse de Paris, Moineau la petite libraire, etc.
Et puis tant pis pour les puristes (je me suis fait incendier un jour à la librairie de l’École des Loisirs en demandant des livres de cette malheureuse bibliothèque rose !), je me suis régalée avec le Club des Cinq.
Souvenir vague aussi d’une collection Signes de pistes…. alerte au Transvaal il me semble, vague, très vague…..
Je me souviens aussi d’une collection de gros livres qui compilaient des histoires de… : histoires de savants, histoires de musiciens, histoires d’explorateurs.
Et enfin cette encyclopédie illustrée pour les enfants en plusieurs volumes, que je me suis fait offrir pendant deux ou trois ans à raison de deux ou trois livres à chaque anniversaire ou Noël (il y en avait 24, sauf un que j’ai perdu, je les ai encore, mais pas sous la main, de sorte que je ne peux dire le nom de cette collection).
Quatre écrivains que je lirai et relirai encore
Proust
Henri Michaux
Gérard de Nerval
Hélène Cixous
et puis tant d’autres, au fil des rencontres, des intuitions, des circonstances, difficiles de se limiter à quatre
Les quatre auteurs que je n'achèterai (ou) n'emprunterai jamais plus
Les romans à la mode, pas besoin de citer de noms…..
Quatre bouquins que j'emporterais sur mon ile déserte
Proust, certainement, Michaux dans la Pléiade, une partition, sans doute celle du Clavecin bien tempéré de Bach et une anthologie de poésie (celle que je fabrique 365 jours sur 365 depuis janvier 2001 et en particulier depuis novembre 2004 sur le site Poezibao.com, elle approche de deux mille poèmes, ça devrait me suffire pour le long séjour sur l’île !)
Les quatre premiers livres de ma liste à lire
De la poésie, Esther Tellermann (Terre Exacte), Guy Viarre (Tautologie une), Jacques Dupin (m’introduire dans ton histoire), un essai Penser, c’est-à-dire. J’ai aussi envie de lire de nouveau un livre de bonne vulgarisation sur la science, astrophysique ou physique des particules.
La dernière phrase d'un de mes livres préférés
« N’arrêtez pas d’imaginer. Vous n’êtes pas dérangée. Ne croyez plus jamais ceux qui disent cette chose injuste et méchante. Écrivez »
(Milena Agus, Mal de Pierres, Liana Levi, 2007)
Que pensez-vous du monde de l'édition aujourd'hui ? en France...
Vision très contrastée, une concentration préjudiciable au niveau des grands éditeurs, avec comme conséquence que le livre s’assimile de plus en plus à un produit commercial, une rotation trop rapide des livres alliée à la surproduction éditoriale qui ne laissent pas leurs chances à un trop grand nombre de livres. Et le drame de la petite édition, où se publie une part immense, pour ne pas dire prépondérante de ce qui est vraiment intéressant et qui est littéralement asphyxiée, les belles maisons et les belles revues mettant la clé sous le paillasson les unes après les autres (Farrago, Al Dante, etc.)
Connaissez-vous un auteur roumain?
Les trois roumains célèbres de France, Ionesco, Cioran et Mircea Eliade (je crois bien qu’ils sont roumains !) et j’ai aussi un peu échangé avec Rodiga Draginescu mais je ne l’ai pas lue, et aussi une jeune roumaine qui a été en résidence au centre international de poésie de Marseille, Letitia Ilea.
Ecrit par : Florence TROCME | 30.04.2007
@ Désolée GCS, je n'ai pas pu mettre vos réponses en rose…
@ David Abiker merci, j'ai fermé les yeux, c'est très beau, mais je préfère mon enchanteur:
« J’errai sur le globe, changeant de place sans changer d’être, cherchant toujours et ne trouvant rien. Je vis passer devant moi des nouvelles enchanteresses ; les unes étaient trop belles pour moi et je n’aurais osé leur parler, les autres ne m’aimaient pas… »... Pessimisme slave, diront ceux qui ne savent pas que la Roumanie est un pays latin…
@Je remercie aussi Pierre Assouline pour le gentil mot que je ne mettrai pas ici (je crois qu'il n'aime pas laisser des commentaires sur les blogs). Nous attendons votre livre
@Merci infiniment Didier Jacob pour le mail ! Nous avons hâte de découvrir vos réponses en juin...
@Et merci Florence Trocmé d’avoir pris le temps de répondre. Bon vent à votre blog de poésie ! Je cours le découvrir ...
Ecrit par : ecaterina | 01.05.2007
Xavier Armange, les éditions d'Orbestier
> LES QUATRE LIVRES DE MON ENFANCE...
- Un bon petit Diable (comtesse de Ségur).
- Tout Tintin (en feuilleton dans le Journal de Tintin d'abord).
- Croc blanc (Jack London).
- La Nausée (en quatrième chez les bons pères et en cachette, Jean-
Paul Sartre).
> QUATRE ECRIVAINS QUE JE LIRAI ET RELIRAI ENCORE
- Albert Cohen.
- Vasquez Montalban (je lui pardonne son dernier bouquin trop
posthume pour être honnête).
- J.-M. G. Le Clézio.
- Françoise Sagan (délicieusement décadente).
> LES QUATRE AUTEURS QUE JE N'ACHETERAI (OU) N'EMPRUNTERAI JAMAIS PLUS
Pour les vivants il ne faut jamais dire jamais, pour les autres je
suis trop curieux pour cautionner cette idée d'autodafés et jurer de
ne jamais les lire. Le temps est le meilleur juge qui plonge dans les
oubliettes de l'histoire littéraire les auteurs ennuyeux. Juste
retour du balancier, il ramène aussi parfois à la surface des trésors
oubliés.
> QUATRE BOUQUINS QUE J'EMPORTERAIS SUR MON ILE DESERTE
- Le Seigneur des Anneaux (Tolkien).
- L'Apocalypse (Jean l'Évangéliste).
- Notre-Dame-des-Fleurs (Jean Genet)
- La Prose du Transsibérien et la petite Jehanne de France (Blaise
Cendrars) ou Le Bateau ivre (Arthur Rimbaud).
> LES QUATRE PREMIERS LIVRES DE MA LISTE A LIRE
- Le Maudit, de Myrielle Marc.
- De Marquette à Veracruz, de Jim Harrisson.
- Le Silence du Bouddha - une introduction à l'athéisme religieux, de
Raimon Pannikar.
- La Première et dernière liberté - de Krishnamurti.
> LA DERNIERE PHRASE D'UN DE MES LIVRES PREFERES (ou d´un livre que
> vous avez écrit)
"Le tailleur de crayon a changé de métier, il est devenu laveur de
savon. La marchande de sauterelles grillées vient d'épouser un
charmeur de serpents.
L'ordinateur, lui, est parti en voyage !"
(Le Calife que personne n'aimait - Xavier Armange - Illustrations de
Devis Grebu. Paru chez Bayard Presse en J'aime lire, puis chez
D'Orbestier).
> + 1. Connaissez-vous un auteur d'origine roumaine?
Devis Grebu, justement, qui a illustré le livre cité précédemment.
Salut Aïda,
voici les réponses à votre questionnaire. Voulez-vous que je vous
envoie la nouvelle que j'ai écrite sur la Roumanie : L'Éclipse des
Carpates; elle pourrait peut-être vous amuser ?
A bientôt.
Xavier Armange
Ecrit par : Xavier ARMANGE | 02.05.2007
Réponses Mona Valceanu, écrivain et éditeur roumain:
LES QUATRE LIVRES DE MON ENFANCE...
Les contes de Perrault Poemes de Mihai Eminescu,Les contes de Petre Ispirescu, les histories de Ion Creanga
QUATRE ECRIVAINS QUE JE LIRAI ET RELIRAI ENCORE
Chauteaubriand, Marcel Proust, Mircea Eliade, Jean D Ormesson, Francoise Giraud, Francoise Sagan
LES QUATRE AUTEURS QUE JE N'ACHETERAI (OU) N'EMPRUNTERAI JAMAIS PLUS
Ne connais pas, j`aime tous les livres, peut etre des ideologues de gauche
QUATRE BOUQUINS QUE J'EMPORTERAIS SUR MON ILE DESERTE
Après La Bible, Memoires d`autre tombe, de Chauteaubriand, les Memoires de Mircea Eliade, Le journal de Francoise Giraud, Les fleurs du mal de Baudelaire
LES QUATRE PREMIERS LIVRES DE MA LISTE A
LIRE
Mircea Eliade, le prisoniere de l`histoire, de Florin Turcanu, Mon derniere reve sera pour vous de Jean d`Omersson, quelque chose de Phillippe de Villiers, autre chose de Francoise Giraud sau cel pe care l/ai prezentat tu in revista Arges,cu viata dup ace a murit, etc
LA DERNIERE PHRASE D'UN DE MES LIVRES PREFERES (ou d�un livre que
vous avez �crit)
"Daca dragoste nu e , nimic nu e", Marin Preda, Cel mai iubit dintre pamanteni
Ecrit par : Mona VALCEANU | 03.05.2007
@ Je suis sciée!!!!!
Ma mère a répondu presque la même chose que moi! Nous sommes pareilles où est-ce parce que j'ai "grandi dans sa bibliothéque" comme le disait si bien Heloïse d'Ormesson l'autre jour?
Merci maman d'avoir joué le jeu!
@Suis-je autorisé à mettre des extraits de votre nouvelle "carpatique" sur le blog, M Armange?
Ecrit par : ecaterina | 03.05.2007
Reponses de Monica Papazu, Professeur de littérature comparée et de théologie orthodoxe au Danemark, originaire de Roumanie, auteur, entre autres, de Det sidste slag på Solsortesletten : Den nye verdens orden ---- dennye totalitarisme ("La dernière bataille du Champ des Merles : Le Nouvel Ordre Mondial - le nouveau totalitarisme"), Tidehverv Forlag, 1999.
Chère Aïda,
Je prends le temps pour vous répondre. Avec mes meilleures amitiés. Monica
LES QUATRE LIVRES DE MON ENFANCE:
Les contes d'Andersen; Alexandre Dumas, "Les trois mousquetaires"; Tolstoï, "Guerre et paix"; Balzac, "Eugénie Grandet".
QUATRE ECRIVAINS QUE JE LIRAI ET RELIRAI ENCORE: Dostoïevski, Chateaubriand, Chesterton, Soljenitsyne.
LES QUATRE AUTEURS QUE JE N'ACHETERAI (OU) N'EMPRUNTERAI JAMAIS PLUS: Nabokov, André Breton, Harold Pinter, Sartre.
QUATRE BOUQUINS QUE J'EMPORTERAIS SUR MON ILE DESERTE: La Bible; Chesterton, "L'homme éternel"; C.S. Lewis, "Chroniques de Narnia"; "Comment confectionner un radeau" (!)
LES QUATRE PREMIERS LIVRES DE MA LISTE A LIRE: Ernst Nolte, "La guerre civile européenne"; Ratzinger-le Pape Benoît XVI, "La vie de Jésus"; Thomas d'Aquin, "Contre Averroès"; Les lettres de Dorothy L. Sayers.
LA DERNIERE PHRASE D'UN DE MES LIVRES PREFERES: "... on dirait que l'ancien monde finit, et que le nouveau commence. Je vois les reflets d'une aurore dont je ne verrai pas se lever le soleil. Il ne me reste qu'à m'asseoir au bord de ma fosse; après quoi je descendrai hardiment, le crucifix à la main, dans l'éternité" (Chateaubriand, "Mémoires d'outre-tombe").
Ecrit par : MONICA PAPAZU | 06.05.2007
Reponses des Editions Le Diable Vauvert:
LES QUATRE LIVRES DE MON ENFANCE...
Galopin construit une maison (Janosh), Fondation (Asimov), Le Mystère de la chambre jaune (Gaston Leroux), Les Tuniques Bleues (Cauvin)
QUATRE ECRIVAINS QUE JE LIRAI ET RELIRAI ENCORE
James Morrow, Larcenet, Neil Gaiman, Lewis Trondheim
LES QUATRE AUTEURS QUE JE N'ACHETERAI (OU) N'EMPRUNTERAI JAMAIS PLUS
Bernard Werber, Heidegger, Christine Angot, Uderzo
QUATRE BOUQUINS QUE J'EMPORTERAIS SUR MON ILE DESERTE
Un mobipocket et l’intégrale de la littérature mondiale téléchargée sur le Net
LES QUATRE PREMIERS LIVRES DE MA LISTE A LIRE
Un dernier verre avant la guerre (Dennis Lehane), Osez la sodomie ! (Coralie Trinh-Thi), La Semaine sainte (Louis Aragon), Porno (Irvine Welsh)
LA DERNIERE PHRASE D'UN DE MES LIVRES PREFERES
“ Et elle remarque, tandis qu’elle court de-ci, de-là pour maintenir le troupeau groupé, que les moutons lui obéissent et font exactement ce qu’elle veut.”
Le Jugement de Jéovah, James Morrow
Je vais rajouter, pour mon enquête: Que pensez-vous du monde de l'édition en France aujourd'hui? (presque 700 sorties à la rentrée, petits tirages etc, vous connaissez mieux que moi...; les Roumains ont de plus en plus de mal à se repérer, et je me dis que, finalement, les français aussi. Qui lire quand les peopel's "vus à la télé" ne nous intéressent pas? D'où mon enquête.)
C’est vrai que l’explosion de la production littéraire a tendance à noyer les lecteurs sous le nombre, mais elle ne fait qu’accompagner l’explosion de la consommation, des normes et des valeurs que vit aujourd’hui notre société. Je préfère encore la tryphe dionysiaque au livre unique, je préfère encore la surproduction en France à la censure en Russie (j’en profite au passage pour rendre hommage à Ilya Kormiltsev, poète, résistant sous l’URSS, fondateur d’Ultra Kultura et dont les livres ont été interdit par Poutine pour incitation à la consommation de drogues et à la pornographie, il est mort d’un cancer faute d’avoir pu profiter d’une couverture sociale).
Le monde de l’édition ne fonctionne pas si mal que ça, la concentration s’accompagne d’une incroyable floraison de nouvelles maisons qui profitent du manque d’imagination des grands groupes. Les 2 principales critiques que j’adresserais au monde de l’édition concernent :
primo le système des offices-retours-pilon, incroyable gaspillage qui fait fabriquer 2 livres pour en vendre un et qui ne satisfait personne, secondo le fait que trop de professionnels ne lisent plus (de l’éditeur au libraire en passant par le repré et le critique littéraire) et donc vivent en décalage avec le lecteur.
Ecrit par : editions Le Diable Vauvert | 21.05.2007
Reponses de l'ecrivain roumain Gabriela Adamesteanu ( derniere traduction en francais: Une matinee perdue chez Gallimard)
A. Les quatres livres de mon enfance:
Hans Christian Andersen – Povesti (Contes)
G. Popa-Lisseanu – Mitologia greco-romana in lectura ilustrata (vol. 1 Legendele zeilor ; vol.2 Legendele eroilor)
Karl May – Winetou
P. Ispirescu – Basme (Contes ?)
B. Quatres ecrivains que je lirai et relirai encore :
Balzac
Flaubert
Mario Vargas Llosa
Faulkner
C. Les quatre ecrivains que je n’acheterai ou n’emprunterai jamais plus :
Jonathan Littel
Elfriede Jelinek
Bertold Brecht
Petru Dumitriu
D.Quatre bouquins que j’emporterai sur une ile deserte :
1. Marcel Proust - A la recherche du temps perdu
2. Leon Tolstoy – Guerre et paix
3. Robert Musil - l’Homme sans qualites
4. Joyce – Ullyses
D. Les quatre premieres livres de ma liste a lire
Ian Mc. Ewan- Samedi
Joyce Carol Oates- We were the Mulvaneys
J.M. Coetzee- Age of Iron
Patrick Deville –une balle dans la tete
E. La derniere phrase d’un de mes livres preferes :
« Celui qui a, va recevoir encore plus, et on va prendre de celui qui n’en a pas (celui care are i se va mai da, celui care n-ar ei se va mai lua) » Citation faite par memoire de « Guerre et paix »de Tolstoy (qui cite la Bible).
Ecrit par : GABRIELA ADAMESTEANU | 21.05.2007
Bonjour,
Je viens de découvrir votre blog fort intéressant. Amusant ce petit jeu :
I. Les quatres livres de mon enfance:
La case de l'oncle Tom de Harriet Beecher Stowe
Tout Oui-Oui...
Les Voyages de Gulliver (version pour enfant)
Oliver Twist (version pour enfant)
II. Quatres ecrivains que je lirai et relirai encore :
Pessoa
Kafka
Bolano
Tchekhov
III. Les quatre ecrivains que je n’acheterai ou n’emprunterai jamais plus :
Nothomb
Angot
Bouraoui
Gavalda
Que des femmes... Non, je ne suis pas misogyne, mais ces écrivaines sont, à mon sens, très représentative de l'état de la littérature française contemporaine... Pour me rattraper, j'adore Jean Rhys, Dorothy Parker, Carson Mc Cullers ou Siri Hustvedt !
IV.Quatre bouquins que j’emporterai sur une ile deserte :
Le livre de l'intranquillité de Pessoa
Ulysse de Joyce
Don Quichotte de Cervantès
Voyage au bout de la nuit de Céine
V. Les quatre premieres livres de ma liste a lire
Cortazar, Marelle
Lobo Antunes, Il me faut aimer une pierre
Bolano, Monsieur Pain
Castoriadis, La montée de l'insignifiance
VI. La dernière phrase :
"J'essaierai d'être un animal aussi correct que possible, et si vous me jeteez un os avec assez de viande dessus je serai peut-être même capable de vous lécher les mains." F.S. Fitzgerald, La Fêlure.
Ecrit par : Bartleby | 27.05.2007