D'habitude je vous raconte comment j'ai vecu nos rencontres. Aujourd'hui je vais laisser Philippe Gilbert conter notre dernier café littéraire qui a eu lieu mardi au Pierrot. Journaliste, Philippe Gilbert est également l'auteur d'un reccueil de nouvelles très remarqué à sa sortie l'année dernière, "Parti sans laisser d'adresse", aux éditions du Petit Pavé. Seize jolies nouvelles de sa vie de voyage. Quelques belles photos de ses pérégrinations et plusieurs de ses nouvelles sur son site .
texte Ph. Gilbert, photos Cecile Dauxais:
"Yves Viollier prestigieux invité du café littéraire au Pierrot
Après David Abiker l’automne dernier, l’association sablaise Activaussi a fait venir une autre pointure pour un nouveau « café littéraire » au Pierrot, sur le Remblai lundi dernier. Yves Viollier n’est en effet pas né de la dernière pluie et son dernier roman, « La Mère » (éditions Robert Laffont), fait un carton en termes de ventes.
Il faut dire que l’écrivain natif de Château-Fromage (commune de la Roche-sur -Yon) surfe sur la vague du succès littéraire depuis une vingtaine d’années, à raison d’un livre par an. Sa force : son art de conter, au style presque sec, avec une émotion retenue, mais qui peut faire jaillir des larmes à la lecture. Un style épuré, donc, qu’il doit constamment retravailler. « D’avoir été prof de Français me desservait ! devait-il notamment expliquer devant une soixantaine de personnes lundi soir. Je dois lutter constamment contre mon souci pédagogique. Tout mon travil consiste à alléger pour être plus sec ». Pas d’angoisse de la page blanche mais plutôt de la rature, ramener à 250 pages, où tout n’est pas dit... « J’aime beaucoup le non-dit », devait-il d’ailleurs rebondir. Ce non-dit qui, en littérature, laisse place à la réflexion du lecteur…"
PS de Aïda: Les premières photos de la soirée dans l'album Café littéraire Yves Viollier (cliquez sur les photos pour les agrandir )
...suite article Philippe Gilbert:
"Viollier, Zola vendéen
Viollier a tenu son auditoire en haleine 9O minutes durant, en restant le plus simple des hommes. Il a surtout répondu aux questions concernant « la mère », où le destin « ordinaire » d’une maman de 13 enfants, destin ordinaire et héroïque de sa lutte pour subvenir aux besoins de cette famille, tout en étant soumise à la volonté de son mari, qui porte beau mais se révèle inconséquent et cruel, affiche le respect des convenances mais use des pires bassesses avec ses proches. Une sorte de « chef de tribu » tel qu’on en voyait encore il n’y a pas si longtemps dans la paysannerie vendéenne et française.
Désormais auteur d’une trentaine de romans, Yves Viollier a toujours utilisé la Vendée pour ses trames, tout en dépassant le clivage régionaliste pour toucher à l’universel. Sa saga vendéenne devient digne de celle d’Emile Zola avec les Rougon-Macquart. Et il doit en être conscient. Sa fresque sociale devient une peinture de la Vendée qui le rend incontournable, qui en fait un écrivain…d’avenir. Plus tard, pour comprendre la Vendée du XXe siècle, il faudra lire Viollier ! "
Philippe GILBERT, journaliste, lecteur assidu d’Yves Viollier
PS de Aïda: Les premières photos de la soirée dans l'album Café littéraire Yves Viollier (cliquez sur les photos pour les agrandir )
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