Nous l'avons lancé il y a trois semaines. Vous en rappelez-vous? Le mode d'emploi dans le billet "Maman, pourquoi tu restes?"
Il durait jusqu'au 12 octobre. Sensible aux implorations de Anne qui n'a pas eu le temps de finir son histoire, je vous propose de le prolonger de deux semaines, jusqu'au début des vacances de la Toussaint. Dernier delai: le 25 octobre !
Aujourd'hui, "Ma rentrée" que Grillon, la croqueuse de peinture m'envoie à l'instant. Découvrez son septembre dans la suite de note...
Image: Kandinsky, ” Automne en Bavière ” , Centre Georges Pompidou Paris
Ma rentrée
Le « r « du mot rentrée précise un retour, nouvelle entrée dans un lieu après en être sorti.
La rentrée est le retour de chacun, qui au bureau, qui à l’école, qui en ville après les grandes vacances à la campagne.
Et puis un jour de notre vie, la rentrée devient synonyme de départs.
Le pluriel de départs jalonne cette rentrée singulière.
Oui, pour la première fois cette année, j’ai vécu la rentrée comme une succession de départs.
Tout l’été, les enfants, petits-enfants, amis, cousins bombinent dans la maison sonore.
Tumulte, désordre et volupté … fatigue heureuse et rassurante pour la maîtresse de cette pension de famille tourbillonnante.
Premier déclin du jour estival en cette fin d’août, première brume frisquette au petit matin et déjà un enfant agite sa menotte derrière le pare-brise …
D’autres suivront ce même rituel qui me fane un peu la gaieté.
Le silence s’installe lentement, les trilles et babillages n’émanent plus que de la machine à laver tout le linge hôtelier, orgasmes électroménagers.
On ferme les chambres, et on cueille les pommes et poires au jardin.
Le dernier enfant est parti ce matin. Il reviendra prendre des pots de confiture à la Toussaint.
Une brume bleue voile l’horizon, peut-être sont-ce seulement mes yeux.
Le temps revient, le temps calme de la lecture, des projets, des flâneries.
Après tous ces départs, on entre dans ses envies, ses images, ses musiques, ses parfums, ses objets familiers que l’abondante famille faisait oublier.
Oui, la rentrée se fait dans mes pensées.
Et les pensées sont de jolies fleurs désuètes, surannées, colorées, mélancoliques et douces.
grillon
Ca me met la pression, toutes ces belles histoires...
Rédigé par : Anne | 09 octobre 2007 à 11:38
J'adore l'expression "qui me fane un peu la gaité", c'est très beau!
Rédigé par : Tifenn | 09 octobre 2007 à 15:05